C’est d’abord le terme « moluel », apparu au XIe siècle, qui a servi à désigner ce poisson, le mot « morue » étant apparu plus tard, soit en 1260. Son origine est obscure. Il vient peut-être du Celte « mor » (mer), et de l’ancien français « luz » (brochet ou merlu), ou encore de l’ancien provençal « morrude », qui signifie « grondin », un autre type de poisson. Le terme « cabillaud », quant à lui, est apparu dans la langue en 1278. Il vient du néerlandais « kabeljau ». Il est officialisé en France et désigne la morue vendue fraîche ou surgelée. Poisson des eaux froides du globe, la morue fut un aliment de base chez les peuples du nord, notamment les Vikings qui, lors de leur expansion guerrière entre les 9e et 11e siècles, contribuèrent à en répandre la consommation dans le reste de l’Europe. À leur suite, les Basques et les Bretons, de grands navigateurs, sillonneront l’océan Atlantique à la recherche de ce poisson qui, grâce à sa chair maigre peut, une fois salé, se conserver plusieurs mois sur les bateaux au long cours. Pendant le Moyen Âge, ils en feront un commerce très lucratif, les catholiques en faisant une de leurs principales sources de protéines durant les quelque 160 jours de l’année où ils doivent s’abstenir de viande et de produits laitiers. Près de 2 500 ans avant la « découverte » de l’Amérique par les Européens, les Micmacs, des Algonquiens, comptaient sur les ressources de la mer, et particulièrement sur la morue, pour leur fournir la plus grande partie de leur nourriture, d’où le nom d’« Indiens de la mer » qui leur fut donné par les nouveaux arrivants. Les Basques et les Bretons pousseront leurs bateaux jusqu’à Stocafixa (mot basque signifiant « Île à la morue » et désignant Terre-Neuve) et au Labrador où ils découvriront les célèbres Grands Bancs, dont on croit qu’ils constituaient jadis les plus grands stocks de morue au monde. Conscients de l’importance de leur découverte, ils garderont secret le lieu de leurs captures jusqu’à ce qu’un explorateur français le révèle au monde. Dès lors, Portugais, Espagnols, Français et Anglais se rueront sur les Grands Bancs pour récolter cette manne marine. C’est ainsi que la morue suscitera les premiers mouvements de colonisation de la côte est de l’Amérique du Nord. Pendant près de 500 ans, la morue façonnera le visage de la côte Est canadienne. Mais la demande croissante pour ce poisson conduira à le surexploiter et, au début des années 1990, on assiste à un véritable effondrement des stocks. Aujourd’hui, malgré l’imposition de moratoires sur la pêche commerciale, les stocks canadiens restent toujours bas et ce poisson qui, pendant des siècles, a nourri des millions de familles peu fortunées des deux côtés de l’Atlantique, est désormais considéré comme un produit de luxe. La principale espèce commerciale est la morue de l’Atlantique (Gadus morhua), suivie de la morue du Pacifique (Gadus macrocephalus). On trouve également dans le commerce la morue charbonnière (Anoplopoma fimbria) qui, malgré son nom, n’est pas une vraie morue et dont la chair est plus grasse. La morue est l’un des poissons les moins gras qui existent : elle ne contient que 105 calories par portion de 100 g, dont 23 g de protéines. Elle est aussi une excellente source de sels minéraux (iode, phosphore et sélénium), de vitamines B12, B3, B6 et D ainsi que d’acides gras oméga-3! Une simple portion de morue contribue donc à nous garder en santé tout en nous régalant les papilles!
The term "moluel", which appeared in the 11th century, was used to designate this fish, the word "morue" having appeared later, in 1260. Its origin is obscure. It comes perhaps from the Celte "mor" (sea), from the old French "luz" (pike or hake), or from the old Provençal "morrude", which means "grondin", another type of fish. The term "cabillaud", for its part, appeared in the language in 1278. It comes from the Dutch "kabeljau". It is officialized in France and refers to cod sold fresh or frozen. Cold-water fish of the world, cod was a staple food for the northern peoples, especially the Vikings, who during their warlike expansion between the 9th and 11th centuries contributed to spreading consumption in the rest of Europe . Following them, the Basques and Britons, great navigators, will crisscross the Atlantic Ocean in search of this fish which, thanks to its lean flesh, can, once salted, be kept several months on the boats in the long course. During the Middle Ages, they made a very lucrative trade, the Catholics making one of their main sources of protein during the 160 days of the year when they must refrain from meat and dairy products. Nearly 2,500 years before Europe's "discovery" of America, the Micmacs of the Algonquians relied on the resources of the sea, especially cod, to provide most of their food, 'Where the name' Indians of the sea 'was given to them by newcomers. The Basques and the Bretons will push their boats to Stocafixa (Basque word for "Cod Island" meaning Newfoundland) and Labrador where they will discover the famous Grand Banks, which are believed to be the largest Stocks in the world. Aware of the importance of their discovery, they will keep the place of their catches secret until a French explorer reveals it to the world. From then on, Portuguese, Spanish, French and English rushed to the Grand Banks to harvest this marine manna. Thus, the cod will spark the first colonization movements on the east coast of North America. For nearly 500 years, cod will shape the face of Canada's east coast. But the increasing demand for this fish will lead to overfishing and, in the early 1990s, there is a real collapse of stocks. Today, despite the imposition of moratoriums on the commercial fishery, Canadian stocks are still low, and for centuries, this fish has fed millions of poor families on both sides of the Atlantic. A luxury product. The main commercial species is Atlantic cod (Gadus morhua), followed by Pacific cod (Gadus macrocephalus). We also find in trade the sablefish (Anoplopoma fimbria) which, despite its name, is not a real cod and whose flesh is more fat. Cod is one of the least fat fishes available: it only contains 105 calories per serving of 100 g, including 23 g of protein. It is also an excellent source of mineral salts (iodine, phosphorus and selenium), vitamins B12, B3, B6 and D as well as omega-3 fatty acids! A simple serving of cod helps to keep us healthy while feasting on our taste buds!